Atelier animé par Pierre Chappard, coordinateur du Réseau Français de Réduction des Risques, et Emmanuelle Jouet, chercheur en sciences de l’éducation, Laboratoire de Maison Blanche

Dans le champ des addictions, la culture de l’intervention des personnes concernées dans le système de soins, d’accompagnement, de recherche et de formation s’est institutionnalisée dans la dynamique de lutte contre la contamination du VIH-Sida auprès des injecteurs de produits, au cours des années quatre-vingt dix. De fait, ce sont les usagers de drogues qui ont impulsé les politiques publiques de réduction des risques et des dommages en interpellant alors les pouvoirs publics et les acteurs de santé public et en se posant comme les personnes détentrices des savoirs d’expérience des pratiques de consommation de drogues. Leurs actions de formation des professionnels de terrain, des décisionnaires politiques et des usagers ont eu des effets majeurs, puisque que non seulement la contamination explosive a cessé au sein de cette population mais plus avant, les concepts de l’accompagnement ont reconnu et pris en compte les savoirs d’expérience. Les usagers de drogues sont depuis présents dans les cursus de formation des étudiants et des professionnels.

De plus, aujourd’hui, les modalités classiques de formation continue et initiale ne sont pas les seuls dispositifs formatifs à disposition pour les acteurs du champ. En effet, profitant du développement des NTIC (Nouvelles technologies de l’information et de la communication) et de leur déploiement massif dans le domaine de la santé, les usagers de produits psychoactifs génèrent des outils nouveaux d’information et de formation, comme le site PsychoActifs.org, pour produire, dans des mouvements communs avec les professionnels et les personnes concernées de nouvelles connaissances et de nouveaux savoirs. C’est ce dont il sera question dans cet atelier.